Corruption, blanchiment et financement occulte : un ancien ministre dans le collimateur de l’ASCE-LC

L’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) a transmis au Procureur du Faso un rapport accablant sur un ancien ministre.
Selon les résultats de l’enquête préliminaire, plusieurs infractions graves, notamment de blanchiment de capitaux, de fausses déclarations de patrimoine et de financement occulte de parti politique, pourraient être retenues à son encontre.
L’affaire débute par une dénonciation anonyme, parvenue à l’ASCE-LC en février 2023, faisant état d’un enrichissement soudain et suspect de l’ancien ministre. En effet, l’homme politique aurait rénové une ferme de dix hectares à Saaba, acquis plusieurs biens immobiliers et véhicules, et effectué des dépôts bancaires dont les montants soulèvent des interrogations.
L’enquête révèle notamment deux versements suspects de 40 et 80 millions FCFA sur un compte domicilié dans une Banque de la place, que l’ancien ministre justifie les faits par des envois d’argent de son fils résidant aux États-Unis.
Pourtant, des agents de banque affirment avoir récupéré ces sommes en paquets scellés BCEAO, soulevant de sérieux doutes sur leur provenance.
De plus, trois chèques, dont un, d’un montant de 35 millions FCFA, ont été encaissés, sans justificatifs probants sur leur utilisation.
Plus troublant encore, l’ancien ministre n’a jamais déclaré ces comptes bancaires dans sa déclaration d’intérêt et de patrimoine, en violation de la loi. L’ASCE-LC considère donc qu’il s’agit d’une fausse déclaration intentionnelle.
En sa qualité de cadre d’un parti politique au moment des faits, il est aussi soupçonné d’avoir utilisé ces fonds pour financer son parti politique en période électorale.
L’affaire est désormais devant le pôle économique et financier du Tribunal de Grande Instance de Ouaga I.
DCP/ ASCE-LC