Société

Mansila : les ressortissants n’en peuvent plus du « blocus terroriste »

En représailles au déploiement d’une unité des forces armées nationales doublé d’un refus de ses habitants de se soumettre aux rudes conditions de vie imposées par les groupes armés, Mansila,  vit sous un blocus terroriste selon  des ressortissants de cette commune du Yagha. A Ouagadougou, des natifs de la localité ont tenu une assemblée générale ce 5 septembre 2021 pour plancher sur la situation que vit la commune. Acte majeur de cette rencontre, la création d’un  comité de plaidoyer dont les actions devraient atténuer les souffrances des Mansilais.

A Mansila, la crise sécuritaire a fait de nombreux délacés internes

Afin de discuter des préoccupations internes et d’en trouver des solutions, les autorités de la commune de Mansila ont mis en place un cadre de concertation communal qui réunit les ressortissants, toutes composantes sociales confondues.  Après deux rencontres délocalisées, c’est la troisième fois que le cadre de concertation se réunit en assemblée générale. A Ouagadougou, précisément dans la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs où ils se sont donné rendez-vous, ce sont plusieurs dizaines, voire des centaines  de personnes qui ont répondu présentes.

Environ deux heures d’échanges à huis clos avant une conférence de presse animée par le député/maire de Mansila, Issa Barry. A croire ce dernier, la commune vit une situation sécuritaire « très préoccupante » depuis maintenant deux bonnes années, du fait des attaques armées. Et d’expliquer que ces agressions qui ciblaient au départ des symboles de l’Etat sont de plus  en plus perpétrées contre des civils, notamment par des exécutions de personnes ciblées.

L’édile croit savoir que la menace terroriste contre la population s’est accentuée depuis décembre 2019, notamment avec le déploiement d’une unité des Forces armées nationales. En effet, dit-il, les groupes armées terroristes ont imposé un blocus à la localité en empêchant l’entrée et la sortie des populations, de même que les vivres et tous produits nécessaires à la vie ». Déplacement des populations, production agricole stoppée, projets de développement à  l’arrêt, … bref, les conséquences sont légion selon Issa Barry.

En réponse à cette situation, des opérations militaires d’envergure comme N’Dofu et Tanly, la contribution des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les acheminements de vivres sont, entre autres, des actions salutaires selon le conférencier qui se félicite par ailleurs de la contribution de la mairie non sans se réjouir des initiatives privées. Mais les difficultés persistent notamment du fait du blocus. A titre d’exemple, « un camion de 40 tonnes de vivres chargés à Pouytenga  a été immobilisé à Sebba pendant deux semaines avant d’être acheminé à Mansila, compte tenu des conditions d’accès ».

En perspectives, l’AG des ressortissants compte multiplier les plaidoyers pour que la vie, à défaut de reprendre son cours normal, continue dans leur commune natale.  Au Programme alimentaire mondiale qui dote mensuellement la bourgade de quelque 30 tonnes de vivres, ces ressortissants vont plaider pour l’augmentation de la ration. Ils frapperont à toutes les portes pour que soient rétablies les réseaux téléphoniques et électriques saccagés par les forces du Mal. Pour leurs enfants, ils vont s’adresser aux structures compétentes de l’Etat pour que les écoles fermées à Mansila centre rouvrent leurs portes. Ils œuvreront à ce que les CSPS de Bana et de Bagonga soient de nouveau fonctionnels, que le retour de l’administration (mairie et préfecture principalement) soit effectif.

Pour porter ces actions de plaidoyers, l’assemblée générale a mis en place un comité ad ’hoc, composé de 11 personnes dont le Haut-commissaire du Yagha, Adama Conseiga, le préfet Braïma Bayoulou, les députés, Issa Barry et Moctar Barry.

Bernard Kaboré

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